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mardi 20 mai 2008

Pauvreté et taux de pauvreté

Contrairement à ce que suggère le bon sens, la pauvreté réelle peut baisser même si le taux de pauvreté monte, pour deux raisons très différentes :

1/ D'une part parce que les pauvres ont souvent plus d'enfants (et avoir beaucoup d'enfants coute cher) que les riches. Leur population croit donc davantage dans nos sociétés modernes à faible mortalité infantile. Il suffit que la population (pauvre) s'enrichisse moins vite qu'elle ne s'accroit et le taux de pauvreté monte. Mais il serait absurde de parler d'appauvrissement. A contrario en cas de pauvreté extrême et de famine, les plus pauvres meurent de faim et sortent donc de l'indice...

C'est un point que soulevait notamment Raymond Aron dans ses débats.

2/ D'autre part, les indices de pauvreté ont fréquemment des définitions idéologiques qui visent les inégalités et pas la pauvreté. Ainsi de toutes les définitions qui se réfèrent à un revenu moyen (sont pauvres ceux qui auraient des revenus inférieurs à xx% du revenu moyen), conception subjective de la pauvreté, et rejettent des indicateurs liés au pouvoir d'achat. Vu qu'il est plus facile de niveler les inégalités par le bas, l'appauvrissement général devient la meilleure manière de diminuer le taux de pauvreté.

On tient peut-être ici la différence entre le partisan des droits de l'homme et le droit-de-l'hommiste. Le premier est un ami des hommes qui recherche la diminution de la pauvreté, le second contemple son nombril , il invoque des bonnes et grande causes mais ce n'est pas ces causes qu'il sert mais son idéologie, à laquelle il obéit servilement et avec égoïsme. Comme l'écrivait Rousseau :
Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent de remplir autour d'eux.

Voir pour illustrer ce phénomène le texte cité et l'analyse de Coldstar sur liberaux.org.

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